Je
récuse ceux qui
accablent l’Union européenne pour esquiver nos responsabilités
nationales. Ceci dit, l’Europe est pleine d’imperfections. Nous l’avons
élargie trop vite. Ses institutions sont bancales. Son
fonctionnement doit être amélioré. Elle doit être débureaucratisée.
Mais que pèsent ces critiques au regard de l’enjeu fondamental que
représente la défense de la civilisation européenne face aux
immenses puissances émergentes ? La mémoire de la barbarie, le
pardon et la paix, la démocratie et le droit contre l’arbitraire,
l’alliance de la raison et de la foi, l’économie sociale de marché
: tout ceci forme l’âme d’une civilisation originale et
brillante. L’Europe n’est pas, à mon sens, le problème de la France,
mais la France pourrait devenir le problème de l’Europe si elle
ne se ressaisit pas et si elle ne reprend pas sa place à l’avant
garde d’un continent européen qui n’a vocation à devenir ni un musée, ni
un comptoir de Pékin. Notre redressement national est indissociable de notre poids au sein de l’Union européenne... Lire l'interview du Point